Marché immobilier québécois : tendances d'avril-mai 2025 et prévisions pour juin

Le marché immobilier québécois a connu un printemps 2025 marqué par une activité soutenue, une rareté historique de l’inventaire et des hausses de prix significatives. Alors que les données d’avril et mai confirment une surchauffe généralisée, les acteurs du secteur anticipent déjà les dynamiques pour le mois de juin.

Avril 2025 : surenchères et records transactionnels

Selon l’APCIQ, la région métropolitaine de Québec a enregistré 1 091 transactions résidentielles en avril 2025, soit une hausse de 12 % par rapport à avril 20241. Cette performance place le marché à seulement 16 ventes du record absolu établi durant la pandémie. Les catégories les plus dynamiques incluent :

●     Copropriétés : +21 % de ventes ;

●     Maisons unifamiliales : +9 % ;

●     Petits immeubles à revenus : +7 %.

La pénurie d’inventaire atteint des niveaux critiques, avec seulement 1 864 propriétés disponibles en avril (-28 % sur un an)1. Cette rareté a entraîné des hausses de prix de 18 % pour les unifamiliales et les immeubles à revenus, et de 13 % pour les copropriétés.

Mai 2025 : consolidation de la tendance

Bien que les données complètes de mai ne soient pas encore publiées, les indicateurs préliminaires suggèrent une poursuite de la surchauffe :

●     Les surenchères dominent dans les quartiers centraux de Québec et Montréal, avec des propriétés vendues en moyenne en 5 à 10 jours ;

●     Les taux d’intérêt bas (autour de 2,75 % pour le taux directeur) stimulent la demande, notamment chez les primo-accédants ;

●     L’inventaire reste historiquement faible, avec un ratio ventes/nouvelles inscriptions dépassant 80 % pour les unifamiliales1.

Prévisions pour juin 2025 : persistance de la pression à la hausse

Sur la base des tendances d’avril et mai, plusieurs scénarios se dessinent pour juin :

1. Poursuite de la hausse des prix

La combinaison d’une demande robuste et d’un inventaire limité devrait maintenir une pression à la hausse sur les prix, particulièrement pour :

●     Les maisons unifamiliales dans les banlieues (ex. : Sillery, Sainte-Foy) ;

●     Les copropriétés neuves près des transports en commun.

2. Stabilité des taux d’intérêt

La Banque du Canada ayant maintenu son taux directeur à 2,75 % en mai, les conditions de financement restent favorables. Une éventuelle baisse en juin (anticipée par certains analystes) pourrait accentuer la compétition entre acheteurs.

3. Legs de la rareté de l’inventaire

Avec seulement 1,7 mois d’inventaire en avril1, les propriétés bien situées continueront de susciter des surenchères. Les vendeurs devraient donc conserver l’avantage, surtout pour les biens sous 600 000 $.

4. Risques à surveiller

●     Une remontée inattendue des taux d’intérêt ;

●     Un ralentissement économique affectant la confiance des acheteurs ;

●     Une hausse des inscriptions en juin, atténuant légèrement la pression sur les prix.

Conseils stratégiques pour acheteurs et vendeurs

Pour les acheteurs :

●     Préapprobation hypothécaire : Essentielle pour réagir rapidement aux opportunités ;

●     Flexibilité géographique : Cibler les quartiers périphériques (ex. : Charlesbourg, Beauport) où la concurrence est moindre ;

●     Clauses protectrices : Maintenir une inspection préachat malgré les surenchères.

Pour les vendeurs :

●     Évaluation réaliste : Utiliser les comparables récents pour éviter la surfacturation ;

●     Préparation esthétique : Investir dans des rénovations mineures (peinture, éclairage) pour maximiser l’attractivité ;

●     Stratégie de visites : Privilégier les créneaux en soirée et fin de semaine pour capter un maximum d’acheteurs.

Conclusion

Le marché immobilier québécois devrait rester dynamique en juin 2025, avec des prix en hausse et des conditions favorables aux vendeurs. Les acheteurs devront faire preuve de réactivité et de préparation pour tirer leur épingle du jeu dans ce contexte compétitif. La clé réside dans une collaboration étroite avec des professionnels du secteur et une veille active des annonces économiques.